ClaudiTocante
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Errance mnésique pour une danseuse et un musicien.
ClaudiTocante tend principalement à montrer la fragilité humaine au travers de la représentation de ses failles et de ses boitillements, ses claudications.
Quelles sont nos injonctions personnelles, familiales, sociétales ? Comment est ce que cela recommence ? Quel est l’endroit de la conscience qui empêche cette éternelle ritournelle ? Comment nos faiblesses deviennent des forces pour transcender notre imperfection liée à l’incarnation ? Ce sont autant de questions qui alimentent la réflexion et posent les couleurs qui composent cette pièce.
Le personnage central traverse les âges qui le définissent. Âges façonnés d’héritages archaïques, de reliquats de son propre cheminement, ClaudiTocante est à la fois personnage agissant et impuissant. Elle opère malgré elle et se défait peu à peu des ficelles qui la manipulent pour en faire les outils du tissage de sa propre histoire.
ClaudiTocante questionne les mécanismes de la psyché humaine et du patrimoine héréditaire de la névrose, autant transgénérationnel que karmique.
Au delà du caractère profondément humain de la pièce, nous retrouvons des figures animales qui viennent s’insérer progressivement et qui guident le personnage dans ses mutations lentes et perpétuelles. Toutes ces mutations aspirant à ce que le personnage se dirige vers sa propre ligne temporelle et s’il existe, vers me but de son existence et l’essence profonde de son être. Le travail du corps s’articule autour des changements progressifs pour refléter le caractère insidieux des fardeaux que nous portons et mettre en exergue le caractère inconscient de certains de nos états d’être. La présence du sternum représente une grande partie du travail du corps puisqu’un des postulats de base de la réflexion est que le tissu émotionnel et mnésique se loge dans cette partie du corps.
Le dialogue entre la musique et la danse se fait le miroir d’un dialogue intérieur. Il est le reflet d’une conversation entre le corps du personnage et son esprit. Il représente aussi la qualité de miroir que peut refléter l’environnement pour permettre au personnage de comprendre, par extériorisation, les rouages qui le composent.
La boiteuse claudique, toc, tic, tac, et avance sur la tocante, tic tac, tic, … Recommence.
A notre si tendre et poétique imperfection ! A nos échecs ! Puissent chaque pas maladroits rendre hommage à notre sensible beauté !
Danse : Lucie Labbé
Musique : Ange Hersant